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LA TRANSGENRE dans la Bible

LE TRANSGENRE DANS LA BIBLE, Découvre l’explication de la pasteure et théologienne Carolina Costa

Transgenre et chrétien-ne-x !?

La transidentité est une thématique actuellement visibilisée dans les médias qui suscite des débats dans la société comme du côté des Eglises et communautés chrétiennes. Le plus souvent, on en parle comme une « question » comme s’il s’agissait d’un effet de mode, d’un choix, d’une volonté de perturber l’ordre naturel et social. Avant d’émettre un jugement (ce dont le Christ nous garde bien lui-même dans le Sermon sur la montagne), il est important de se rappeler que ce sont des personnes dont on parle, donc des vraies vies au quotidien et pas simplement d’un sujet d’actualité.

Dans le cadre de la foi chrétienne, c’est donc l’amour du prochain qui doit guider la réflexion sur cette thématique, et un respect fondamental qui est dû aux personnes concernées, au nom de l’accueil inconditionnel que Jésus réserve à toute personne qui s’approche de lui. Généralement, certains chrétiens accusent les personnes concernées de nier leur corps reçu de Dieu et donc par ce biais de le rejeter. Et si, à l’inverse, la transition était justement un parcours authentique vers soi, vers son identité profonde d’enfant de Dieu et un parcours béni par le Créateur ?

Définition Transidentité

Une personne est dite transgenre quand son identité de genre ne correspond pas, ou pas totalement, au sexe qui lui a été assigné à la naissance. Pour être précis, une personne pourrait par exemple être née avec des organes génitaux féminin mais dans son être intérieur profond, se sentir un homme. Longtemps, on a utilisé le terme « transsexuel », que l’on juge aujourd’hui inadapté car il réduit la personne à son sexe biologique ou à sa sexualité. D’ailleurs, toutes les personnes trans* ne souhaitent pas nécessairement une opération de réaffirmation sexuelle.

Le genre, au contraire, fait d’une part référence aux rôles (métiers, loisirs, émotions, etc.) et aux expressions (vêtements, coupe de cheveux, maquillage, etc.) associés traditionnellement au masculin et au féminin et, d’autre part, il désigne le sentiment intime et profond qu’une personne a d’elle-même, son « identité de genre ». En grandissant, une personne assignée homme à la naissance peut ainsi progressivement découvrir qu’elle est une femme : on parle alors de « femme trans ». Cette conviction intime est le fruit d’une longue réflexion (7 ans en moyenne) et souvent d’une exploration des rôles et des expressions associées au genre ressenti, de même que l’expérimentation d’un prénom, du pronom et des accords adéquats. Enfin, certaines personnes ne se reconnaissent ni dans le genre masculin ni dans le genre féminin et se décrivent comme « non-binaires ». Il existe encore d’autres termes pour décrire d’autres ressentis. Chaque parcours trans* est unique et propre à chaque personne tout comme chaque être humain est unique et particulier dans son être.

Pour mieux comprendre, découvre ce film « Dans la tête d’un trans » Vers une image positive de soi réalisé par la RTS.

Les personnes intersexes

« Les personnes intersexes ou intersexuées sont des personnes dont le corps possède des caractéristiques biologiques ne correspondant pas ou qu’en partie aux catégories binaires employées généralement pour distinguer les corps « femelles » des corps « mâles » » (définition tirée de l’association suisse des personnes intersexes : https://www.inter-action-suisse.ch/definitions). Par le passé, on parlait de personnes « hermaphrodites », connues dans la Bible sous la figure des eunuques. L’intersexuation concerne entre 1% et 2% de la population mondiale…

Pourquoi est-ce important d’en parler ici ? Parce que les jugements chrétiens sur la transidentité et la non-binarité se basent souvent sur le texte de Genèse selon lequel Dieu créa l’humain « mâle et femelle ». Or, la science (et la Bible !) reconnait que la nature – la création – est composée d’une plus grande diversité. Le texte de la Genèse parle de la « normalité », mais ne doit pas être considéré comme une « norme » : c’est-à-dire que Genèse décrit ce qui est vrai pour la plupart des êtres humains, mais n’impose pas un modèle à suivre. S’il en est ainsi du point de vue biologique, pourquoi n’en serait-il pas de même du point de vue du genre ?

Pour mieux comprendre la réalité des personnes intersexes, découvre la vidéo de La Carologie qui interview Audrey, présidente de l’Association InterAction en Suisse pour les intersexes :

La transidentité, contre-nature ?

L’humain n’est donc pas toujours binaire (mâle/femelle) du point de vue de la biologie, et il en va de même du point de vue de son identité de genre. Pour commencer, il faut rappeler que le genre est en grande partie une construction culturelle et sociale : le rose pour les filles, le bleu pour les garçons alors qu’avant le 19ème siècle c’était le contraire car le rose était considéré comme une couleur vive et puissante et donc masculine. Ou encore, la douceur pour les femmes, la virilité pour les hommes ; le travail domestique pour les femmes, le travail physique pour les hommes, etc. Prenez les jupes, par exemple. Au temps des rois de France, les nobles portaient des bas et des jupes, c’était un signe de distinction… Aujourd’hui, aucun homme occupant un poste à responsabilité au sein d’un Etat ou d’une entreprise n’oserait se présenter ainsi. Il faut savoir que la Bible est écrite dans un contexte où le statut social, les codes culturels et la nature humaine ne sont pas dissociés : c’est pourquoi elle dira que les cheveux longs pour les hommes est contre-nature.

Aujourd’hui encore, faire la distinction entre ce qui relève de la culture et de la nature est probablement impossible ou épineux pour toute personne qui tenterait l’aventure. Pour en revenir à la transidentité, c’est le ressenti durable, intime et profond que les personnes ont d’elles-mêmes qui constitue le critère déterminant. Lorsque ce ressenti profond ne peut pas être vécu, cela fait souffrir la personne : cette souffrance, diagnostiquée comme une « dysphorie de genre », est le signe qu’elle vit « contre-nature » : le parcours de transition est donc bien un parcours vers soi, vers qui l’on est vraiment, vers la liberté. Or, le Christ n’est-il pas précisément le maître qui nous conduit vers la libération humaine pour se découvrir enfant de Dieu aimé inconditionnellement ?

La transidentité, contre-nature ?

La transidentité et la société

La transidentité questionne et dérange la société, tant la binarité s’impose dès le plus jeune âge (et même avant la naissance : « alors, ce sera une fille ou un garçon ? »), à tel point qu’on finit par la penser naturelle. Certains parleront de repères nécessaires, mais est-ce une raison pour ne pas admettre la possibilité d’une plus grande diversité ? Et d’une occasion d’élargir notre cœur et de grandir dans l’amour du Christ par l’accueil de toute personne humaine ?

La science et la médecine ont prouvé le bien-fondé, pour une personne concernée, de pouvoir vivre pleinement son genre ressenti. En Suisse, toute personne, dès l’âge de 16 ans, « ayant la conviction intime et constante d’appartenir à l’autre sexe que celui inscrit dans le registre de l’état civil » peut demander le changement de son genre (f/m) et de son/ses prénom/s.

On dira que cette nouvelle loi encourage un effet de mode… Mais considérons les faits. Une personne transgenre va faire face à l’incompréhension voire au rejet de la part de son entourage familial, social et professionnel, à l’obligation de devoir sans cesse se justifier, aux regards et aux appréciations esthétiques, aux questions déplacées, à la nécessité de sans cesse corriger les personnes qui se trompent, aux jugements négatifs potentiels à chaque nouvelle rencontre, aux violences dans l’espace public, aux démarches administratives compliquées, aux embûches du parcours médical. Pensons-nous sincèrement qu’une personne choisirait délibérément un chemin de vie aussi difficile et tortueux ? Non, tout cela ne serait pas « choisi » sans la nécessité absolue ressentie par la personne… Il y a d’autres stratégies moins couteuses et moins dangereuses pour être à la mode si c’était ça l’arrière-fond de la démarche !

La transidentité et la société

La transidentité et la bible

La Bible ne parle pas de transidentité au sens où nous l’entendons aujourd’hui qui est un vocabulaire récent. Toutefois le texte de la Genèse décrit la création de l’être humain par Dieu, et institue la binarité « mâle et femelle ». Indépendamment du fait qu’il faut toujours se rappeler que la Bible n’est pas la Parole de Dieu immuable et infaillible. La Bible est un recueil de plusieurs dizaines de livres écrit à des époques différentes, dans des contextes politiques, sociaux, culturels et religieux différents. Une personne chrétienne sensée sait qu’elle doit sans cesse faire un travail de contexte et d’histoire pour faire le tri entre un contexte dépassé et en même temps une parole inspirée par Dieu à une personne humaine qui vit une relation avec l’Eternel.

Pour le récit biblique de la création toutefois, à y regarder de plus près, de nouvelles pistes de compréhension s’offrent à nous dès lors que nous osons élargir notre horizon tout en sa basant pleinement sur l’écrit. Dans la Genèse, c’est Dieu, Élohim, qui crée les humains à son image. Or, Élohim est un mot hébreu non genré et au pluriel ! Sur cette base, il est possible de définir la nature humaine à l’image de Dieu, une nature qui n’est pas genrée a priori et qui est plurielle. Il est possible de comprendre tout être humain comme « mâle et femelle », chaque personne combinant une part de ce qu’on désigne comme féminin et masculin, de même qu’on peut défendre l’idée d’une nature humaine non-genrée et plurielle.

Par ailleurs, on notera que, dans la Bible, Dieu accompagne les parcours de vie de manière toujours surprenante. Il donne à la femme âgée qu’est Sarah de porter et mettre au monde un enfant. Dieu valorise les évolutions de celles et ceux qui se confient en Lui et qui, au cours de leur cheminement, changent de nom : Sara devient Sarah, Abram devient Abraham, Jacob devient Israël, Saul devient Paul… Bien que ces parcours ne soient pas liés au genre, ils montrent que Dieu accompagne les changements et guide vers un accomplissement à travers des processus de transformation.

La transidentité et la bible

Le genre de Jésus

Jésus, bien que désigné comme un homme, ne met pas en avant les traits masculins propres à son époque. Par ailleurs, il a bien des aspects féminins et le fait qu’il s’entoure de femmes est d’ailleurs tout à fait contre les coutumes et usages de son époque. Cela fait d’ailleurs partie des éléments révolutionnaires qui l’ont conduit vers une mort violente et brutale de la part des religieux, une Torah (Bible hébraïque) à la main… Et, de manière plus générale, Jésus nous montre l’exemple et nous indique une voie spirituelle au-delà des codes, un amour du prochain au-delà des étiquettes. Il nous appelle à devenir enfants de Dieu, il accueille les petits enfants à un âge où ils se fichent bien de savoir si on est fille ou garçon ni même souvent de connaître un prénom.

Nous croyons que l’essentiel sur le chemin de la foi, c’est de découvrir que nous sommes enfants de Dieu, mais aussi un être humain unique avec ses différences, ses particularités. La transidentité est un parcours vers soi, comme il en existe autant que de personnes sur terre. Devenir soi, c’est devenir libre. Libre de ce qui nous enferme et nous conditionne, libre pour aimer son prochain comme soi-même, libre pour aimer Dieu en Jésus-Christ. C’est ainsi que nous pouvons comprendre la lettre aux Galates de Paul (Chapitre 3,28) : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus Christ ». En Jésus-Christ, les identités ne sont plus fondées sur les oppositions binaires, mais sur une égalité fondamentale, unité dans la diversité, à l’image du Dieu pluriel.

Comment les Églises peuvent-elles accueillir la transidentité ?

« Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés » : cette recommandation de Jésus est d’autant plus importante lorsqu’il n’existe aucun critère moral pour limiter l’accès d’une personne trans* à une communauté. À cause du rejet dont elles font l’objet sous prétexte qu’elles n’ont pas leur place parmi les disciples de Jésus, les personnes transgenres et non-binaires comptent parmi les destinataires de la troisième béatitude de Luc : « Heureux.Heureuses serez-vous, lorsque les autres vous haïront, lorsqu’on vous chassera, vous outragera, et qu’on rejettera votre nom comme infâme, à cause du Fils de l’humain ! » (Luc 6,22). Bénies seront les Églises qui reconnaîtront les personnes trans* comme des cadeaux de Dieu, et valoriseront leur présence et leur engagement comme des cadeaux pour l’Eternel.

La Transidentité

Quel est le pays où il y a le plus de transgenres ?

Tout d’abord, il est important de parler de « personnes transgenres » et non de « transgenres ». Chaque personne est à la fois unique et complexe et ne peut en aucun cas se résumer à une étiquette ; « transgenre » est par ailleurs un adjectif.

Relativement au nombre de personnes concernées, il est impossible de bien répondre à cette question. Tout d’abord, parce que cela dépend sur quelles données sont faites les statistiques : le nombre de personnes qui disent ne pas se reconnaître dans le genre assigné à la naissance, le nombre de personnes suivies médicalement, le nombre de personne ayant effectué une chirurgie de réaffirmation sexuelle … cela change grandement la donne !

La section « démographie » de la page Wikipédia sur la transidentité explique bien la complexité de ces méthodes d’estimation et relève également le manque d’études réellement adéquates. Rappelons ici que chaque parcours est différent et qu’il n’y a pas de parcours obligé. Une personne n’est pas moins légitime parce qu’elle décide de ne pas entamer un parcours médical. Le ressenti intime est le seul critère pertinent…

Qui est le premier transgenre du monde ?

Qui est la première personne transgenre du monde ? Il est impossible de répondre à cette question, mais ce qui est sûr, c’est que la transidentité existe depuis toujours partout dans le monde. Toutefois, il faut prendre des précautions : la manière de penser le genre diffère beaucoup à travers le temps, les contextes, les cultures, et il ne faut pas trop vite faire des « raccourcis » et plaquer les compréhensions contemporaines occidentales sur les différentes manières de penser et vivre le genre à travers le monde.

Un article assez intéressant pour un premier aperçu : Quand les historiens documentent la vie des personnes transgenre.

Quand les historiens documentent la vie des personnes transgenres

Comment appelle-t-on une femme transgenre ?

Comme moi, comme toi, on appelle une femme transgenre par son prénom ! Les chrétiennes et chrétiens peuvent aussi se rappeler que Jésus reconnaît chaque personne comme précieuse et unique :

Mais celui qui entre par la porte est le berger des moutons. Le gardien lui ouvre la porte et les moutons écoutent sa voix. Il appelle ses moutons chacun par son nom et les mène dehors. Quand il les a tous fait sortir, il marche devant eux et les moutons le suivent, parce qu’ils connaissent sa voix. (Jean 10,2-4)

On peut aussi rappeler qu’une femme transgenre est une femme. Elle n’est pas « un homme qui est devenu une femme », mais une femme, tout simplement. Elle est une femme et, comme elle a été assignée homme à la naissance, elle peut entamer un parcours vers elle-même, parcours de transition du masculin au féminin qui est parfois résumé par l’acronyme MtF (Male to Female).

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Pourquoi il y a de plus en plus de personnes transgenres ?

Il n’est pas possible d’affirmer qu’il y a de plus en plus de personnes transgenres. Aux États-Unis et en Europe (et sûrement ailleurs dans le monde), cette impression vient peut-être du fait que les personnes transgenres ont, au cours des XXe et XXIe siècles, milité pour obtenir une reconnaissance et des droits.

Les différentes évolutions dans les domaines médicaux, juridiques, technologiques (internet, réseaux sociaux), culturels, socio-économiques, etc. ont progressivement mieux permis aux personnes concernées d’entamer un parcours personnel, social, administratif et/ou médical pour vivre leur identité. C’est pourquoi on peut imaginer qu’il n’y a pas en soi plus de personnes transgenres, mais qu’elles sont effectivement plus nombreuses à pouvoir vivre leur parcours de transition. D’ailleurs, il faut noter que de nombreuses discriminations, malheureusement, persistent et qu’il y a encore beaucoup à faire.

Comment on appelle un homme qui se transforme en femme ?

Cette question est malheureusement très mal formulée… En effet, il ne s’agit pas d’un tour de magie ni d’un spectacle pour divertir les curieux. Une personne assignée masculine à la naissance, qui découvre que son identité de genre est féminine ne se « transforme pas en femme », elle EST une femme.

Elle peut, si elle le souhaite, entamer des démarches sociales (changement de prénom), administratives (changement à l’état civil) et/ou médicales afin de vivre plus pleinement son identité. En ce sens, son prénom, son corps, son apparence, son expérience sociale, etc. peuvent de fait « se transformer ».

Notons que tout le monde « se transforme » au cours de sa vie : certaines personnes transforment leur nom en se mariant, certaines transforment leur corps, leur style, leur rôle social, professionnel ou familial… Toutes et tous sommes en transformation constante.

LA TRANSGENRE dans la Bible

Qui est la miss transgenre ?

Cette question est un peu étonnante, mais elle est fréquemment posée sur la toile suite à la qualification d’Andréa Furet pour l’élection 2023 de Miss Ile-de-France. Andréa Furet est une actrice, elle a notamment joué dans un téléfilm Il est elle qui a pour thème la transidentité.

Qu’on soit ou non favorable à des concours tels que l’élection de Miss France, il faut souligner que la participation d’Andréa Furet est légitime. Nous pouvons rendre hommage à son courage car être médiatisée ainsi, c’est aussi s’exposer à des actes et des propos transphobes.

Qui a inventé le transgenre ?

Cette question, ainsi formulée, ne veut absolument rien dire car il ne s’agit en aucun cas d’une invention, ni d’une idéologie comme certains l’affirment aussi. Si l’on passe sur le problème de formulation syntaxique (transgenre est un adjectif), on pourrait tout aussi bien demander : qui a inventé le cisgenre ? Cisgenre signifiant : une personne dont l’identité de genre est en adéquation avec le sexe assigné à la naissance.

Cela dit, des tentatives de réponses peuvent être données par des disciplines aussi différentes que la biologie, la sociologie, l’histoire, la théologie… De plus, la question est aussi vaste et probablement inépuisable que de demander : qui a inventé l’être humain ? ou : pourquoi l’être humain existe ? Il existe de nombreuses tentatives de réponses possibles à cette question, de même qu’il existe de nombreuses tentatives de réponses possibles à la question pourquoi les personnes transgenres existent ?

Il faut également souligner que les catégories ne sont pas seulement descriptives, mais qu’elles ont pour but de hiérarchiser et, par conséquent, de discriminer. Cisgenre apparaît comme « normal », « naturel » tandis que « transgenre » apparaît comme « anormal », « contre-nature ». En ce sens, on peut effectivement dire que les catégories ont été « inventées », malheureusement pas pour décrire et valoriser la diversité, mais pour créer des oppositions qualitatives qui n’ont pas lieu d’être.

D’un point de vue chrétien, Dieu est le Créateur de l’humanité. Cela ne veut pas dire (sauf pour les courants créationnistes et certains autres mouvements du christianisme) que Dieu a créé l’être humain exactement comme c’est raconté dans la Bible, mais qu’Il est à l’origine de la Vie (dont la vie humaine) et a accompagné et accompagne son développement. Dieu est présent.e dès l’origine avec les êtres humains, avec chaque être humain, y compris les personnes transgenres comme tu peux le découvrir dans cette vidéo :

Quand est apparu le terme transgenre ?

Le terme transgenre est apparu dans les années 1960. Comme nous venons de le voir, cela ne veut pas dire que les personnes transgenres n’existaient pas avant, et ce depuis des milliers d’années ! Le terme de transgenre est préféré au terme de « transsexuel » parce que ce dernier renvoie à la sexualité qui ne définit pas – ou pas complètement – notre identité de genre.

Par ailleurs, « transsexuel » focalise l’attention sur les organes génitaux alors que de nombreuses personnes transgenres ne ressentent pas le besoin d’effectuer une chirurgie de réaffirmation sexuelle.

Est-ce qu’on naît transgenre ?

Est-ce qu’on naît transgenre ?

On pourrait retourner la question et demander : est-ce qu’on naît cisgenre ? Il faut comprendre que le genre n’est pas une donnée biologique, quand bien même on se base sur les organes génitaux pour définir le genre d’une personne à sa naissance. Mais avoir une vulve ou un pénis ne prédétermine pas une personne à être « femme » ou « homme » avec tout ce qu’on entend par là : des rôles, des émotions, des vêtements, des attitudes, des métiers, etc., etc. Le genre est lié à la socialisation et il est strictement impossible de savoir si on « naît » dans une identité de genre ou dans une autre. Ceci étant dit, certaines personnes ressentent et expriment très tôt, dès la petite enfance, l’inadéquation ressentie avec leur genre assigné, et d’autres le découvrent et/ou l’expriment bien plus tard.

Une analogie avec la foi chrétienne est possible. Certaines personnes grandissent en recevant une éducation chrétienne et peuvent librement reconnaître si oui ou non elles ont la foi (qui est un sentiment intime comme l’est l’identité de genre). Certaines personnes grandissent sans éducation chrétienne et découvrent ou non, à un moment de leur vie, qu’elles ont la foi et sont libres de l’exprimer ou non à leur entourage.

Enfin, on notera qu’il est plus facile de définir son ressenti quand nous avons connaissance des mots et des concepts : savoir que la religion chrétienne existe permet de rattacher son ressenti à cette religion lorsqu’on découvre et approfondit sa foi. De même, savoir que la transidentité existe permet de rattacher son ressenti à un genre (masculin, féminin, non-binaire, etc.) lorsqu’on découvre et approfondit son identité.

Textes de Cécil Guinand d’après la vidéo de Carolina Costa

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Emangile 3.0
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Carolina Costa

Carolina Costa

Je suis théologienne, formée à l’Université de Genève, à la faculté autonome de Théologie Protestante (master UNIGE).

J’y ai acquis des compétences historico-critiques et appris le grec et l’hébreu, ce qui me permet de pratiquer mes propres traductions plus contemporaines et accessibles.

J’incarne une théologie réformée progressiste, inclusive, existentielle et joyeuse, en me servant de différents supports comme la vidéo, pour déployer mon énergie et l’Amour contagieux du Christ.

J’écris des livres sur les grandes étapes de la vie et je diffuse chaque semaine des vidéos brèves sur la foi sur les réseaux sociaux.

Carolina Costa

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Carolina Costa

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Salut, je m’appelle Carolina Costa. Je suis pasteure et théologienne. Je suis décidée à te faire découvrir l’Amour inconditionnel transmis par Jésus-Christ.