Skip to content

« Au puits de l’Évangile »

Vivez une méditation et un partage biblique

avec Carolina Costa en Live !

« La Voie de l’Amour »,

La Voie de l'Amour:
Vivre l’expérience de Dieu

5 Pratiques pour s’initier, approfondir sa foi et goûter à la plénitude.
Confiance, écoute, accueil, gratitude, prière.

Tous les jours sur Telegram Une pensée méditative

Table des matières

Étymologie du mot Évangile

Que veut dire le mot Évangile ? Il vient du mot grec ancien euangelion qui signifie littéralement « bonne nouvelle ». C’est un mot qui a reçu une dimension unique et particulière au premier siècle avec l’enseignement et la vie de Jésus de Nazareth dit le Christ. Il proclamait la bonne nouvelle de l’avènement d’un Royaume qui apporterait justice, paix et compassion de la part de Dieu.

La bonne parole

Évangile dans le Christianisme

Mais l’Évangile c’est quoi ? Ce mot a pris une résonnance unique et particulière dans la tradition chrétienne puisque c’est le vocabulaire pour exprimer à la fois le message central de Jésus-Christ (avec un E en majuscule) et à la fois pour décrire un format littéraire (é en minuscule) dans le Nouveau Testament (Bible) qui raconte la vie, l’enseignement, la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth, dit le Christ.

En anglais, le mot Évangile se dit Gospel. Il est compris de la même manière que ci-dessus, mais représente aussi un courant musical afro-américain né au 18ème siècle pendant la période de l’esclavage aux États-Unis. Les esclaves se sont mis à chanter et à se regrouper dans des communautés et des églises noires. La racine spirituelle du Gospel s’inscrit totalement dans l’Évangile du Christ qu’il chante pour se nourrir d’espérance. Le Gospel chante la bonne nouvelle du Christ, la libération des femmes et des hommes.

Exemple avec le célèbre chant « Oh happy day »

Évangile du Christ

L’Évangile compris comme message du Christ, est celui de l’Amour inconditionnel et infini de Dieu pour l’être humain quel qu’il soit. C’est un message de liberté, de paix, de compassion, de justice et de fraternité/sororité humaine. Il est associé dans les évangiles à l’annonce par Jésus de la venue du royaume de Dieu. Un royaume à la fois intérieur (en nous) et extérieur puisque si nous recherchons constamment ces qualités et ces valeurs, elles adviennent aussi à travers nous.

Jésus l’annonce dans le Sermon sur la montagne (dans l’évangile de Matthieu) : « Vous êtes le sel de la terre. Vous êtes la lumière du monde. »

Évangile du Christ

Évangile dans la Bible

Le mot évangile comme format littéraire désigne les quatre évangiles dans le Nouveau Testament (Bible) écrits en grec ancien de la koinè, entre le 1er et le 2ème siècle de notre ère. Il s’agit des évangiles selon Matthieu, Marc, Luc et Jean.

Dans l’Église catholique romaine ou l’Église orthodoxe, ces évangiles prennent les titres d’évangile selon Saint-Matthieu, Saint-Marc, Saint-Luc et Saint-Jean car leurs auteurs sont considérés comme des saints apôtres du Christ, ce qui n’est pas le cas dans les églises de confessions protestantes. Celles-ci reconnaissent bien sûr la valeur infinie des Écritures et de leurs auteurs, mais ne reconnaît pas dans sa tradition, des saintes ou de saints.

Chaque auteur d’un évangile a écrit dans un contexte particulier entre le 1er et le 2ème siècle de notre ère. Chacun s’est adressé à une communauté de croyantes et de croyants particuliers (voir plus bas), ce qui explique certaines différences et nuances dans les textes. En effet, Jésus n’a jamais rien écrit, ce sont ses disciples (appelés plus tard ses apôtres), qui ont regroupés ses paroles, ainsi que les récits liés à sa vie, sa mort et sa résurrection. Au départ, la transmission s’est faite de manière orale puis par écrit dès la 1ère et la 2ème génération, afin de les transmettre aux générations futures.

Évangile dans la Bible.

Un évangile n’est pas une biographie historique à proprement parler. L’intention des auteurs est avant tout la transmission de l’Évangile, au sens justement de cette bonne nouvelle à proclamer partout. Ces œuvres sont de véritables témoignages de foi qui sont sensés suscités l’adhésion à la voie de l’Amour incarné par Jésus durant toute sa vie et à la proclamation de cet Amour de Dieu offert à toutes et tous.

Il existe aussi des évangiles apocryphes, qui n’ont pas été reconnus dans le canon chrétien, mais recèlent également des trésors spirituels du message de l’Évangile du Christ (voir paragraphe 2.4 Les évangiles apocryphes).

Il est intéressant d’observer les nuances de chaque communauté sur des aspects différents, tout en retenant ce message d’Évangile puissant commun. Chacun.e est ensuite invité à poursuivre ce témoignage partout, en tous lieux et dans toutes les langues du monde.

Aujourd’hui, l’Évangile est proclamé dans les cultes, les messes, mais aussi en radio en télévision, sur le web, dans les maisons, les groupes de prière etc. On peut prier avec les évangiles, méditer, chanter et partager la lecture ensemble, afin d’échanger sur les interprétations de chacun.e et chercher ensemble le sens de leur mystère profond.

Parler de l'évangile.

Évangile synoptique

Les historiennes et historiens parlent des évangiles synoptiques qui comprennent ceux de Marc, Matthieu et Luc. Leurs recherches académiques sur les textes révèlent que ces trois auteurs ont très probablement travaillé sur un évangile commun qu’on appelle la Source Q (de l’allemand Quelle qui signifie source) mais qui n’a jamais été découverte jusqu’ici. Cette théorie repose sur les très nombreuses similitudes entre ces trois évangiles et sur leur construction littéraire très proche.

Exemple ci-dessous tiré de « Synopse des quatre évangiles. de P.Benoît ; M.E. Boismard  » avec le récit de la parabole du grain de sénevé. On peut y constater les différences et les similitudes entre les trois évangiles synoptiques.

Évangile synoptique

Chaque auteur d’un évangile a hérité d’une tradition orale contenant les paroles, les paraboles et le récit de la vie de Jésus qui sont très semblables d’un auteur à l’autre. Mais il semblerait aussi qu’ils aient travaillé sur cette source commune (appelée source Q) et sur du bien littéraire propre à chacun. On retrouve également de grandes similitudes avec l’évangile apocryphe de Thomas (114 paroles ou loggia de Jésus).

Exemple avec la parabole de la graine de sénevé évoquée dans les évangiles synoptiques ci-dessus, qui se trouve aussi dans le loggion N°20 de l’évangile de Thomas :

Les disciples dirent à Jésus :
Dis-nous à quoi le royaume des cieux est comparable.
Il leur dit :
Il est comparable à un grain de moutarde,
la plus petite de toutes les semences ;
mais quand il tombe en terre travaillée,
elle donne une grande tige
qui est un abri pour les oiseaux du ciel.

Les trois évangiles synoptiques diffèrent enfin du dernier évangile dans le Nouveau testament, à savoir l’évangile de Jean. Celui-ci semble plus influencé par le courant dit gnostique qui accorde une plus grande part à l’aspect d’intériorité de l’Évangile du Christ. Il reflète une théologie non-duelle, d’unité, et diffère des autres aussi par sa chronologie de certains récits de la vie du Christ et par du bien littéraire propre. (voir point 6 Évangile de Jean)

L’auteur de l’évangile de Jean fait par exemple monter plusieurs fois Jésus à Jérusalem alors que chez les autres, Jésus n’y monte qu’une seule fois, lors de sa passion à Pâques. C’est également le seul à raconter le texte de la résurrection le plus ancien (Évangile de Jean, chapitre 20), révélant le rôle central de Marie de Magdala (appelée aussi La Madeleine), la première apôtre du Christ témoin de sa résurrection ou de son relèvement.

Évangile du jour

Pour permettre aux croyantes et aux croyants de lire et de méditer la Bible en français (ou dans toutes les autres langues du monde) chaque jour, les églises chrétiennes proposent différentes possibilités en version papier ou en ligne.

Pour les Églises protestantes c’est par exemple « Pain de ce jour » aux Éditions Olivétan, qui propose chaque année des extraits de la Bible, commentés par des théologiennes et des théologiens.

Pain de ce jour

Pour l’Église catholique romaine, qui propose des messes chaque jour, celle-ci s’est organisée à travers un calendrier liturgique pensé sur un cycle de trois ans. Il permet de lire les trois évangiles synoptiques sur cette période. L’année A est ainsi consacrée à l’évangile selon Matthieu, l’année B à l’évangile selon Marc et l’année C à l’évangile selon Luc. Quant à l’évangile selon Jean il est lu chaque année pendant certaines fêtes particulières. C’est notamment le Vatican qui propose ces informations sur son site.

L’Évangile est toujours lu lors d’un culte ou d’une messe. On parle souvent alors de l’Évangile du dimanche. Mais il est également toujours lu pour un baptême, un mariage, une communion, une confirmation ou un service funèbre.

Selon la tradition liturgique lors d’un culte ou d’une messe traditionnelle, la première lecture est un extrait du Premier/Ancien Testament, puis un Psaume, un extrait d’évangile puis d’une épître du Nouveau testament. A noter que les femmes peuvent très rarement lire l’Évangile lors d’une messe ou la commenter, car cette mission est attribuée exclusivement au prêtre. Toutefois, des mouvements féministes lancent désormais des actions pour modifier cette pratique. Ceci n’est pas le cas dans les Églises protestantes ou anglicanes par exemple, où les femmes peuvent être consacrées pasteures, et où toute personne peut lire et commenter l’Évangile lors d’un culte.

Pasteure Carolina Costa
Les Ataprods – « Ma femme est pasteure »

Les évangiles

Définition

Dans le Nouveau Testament, nous retrouvons quatre évangiles (appelés aussi les évangiles canoniques) qui racontent, chacun à leur manière, leur témoignage de foi sur la naissance, la vie, l’enseignement, la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth, dit le Christ. Il ne s’agit pas de biographies à proprement parler, et c’est bien la raison pour laquelle on les appelle des évangiles. Car le mot évangile signifie bonne nouvelle en grec ancien, langue d’écriture de tous les évangiles du Nouveau testament.

Les évangiles de la Bible transmettent donc la bonne nouvelle du message de l’Amour inconditionnel de la part de Dieu donné, révélé et incarné par Jésus-Christ au premier siècle. Pour une majorité de chrétiennes et de chrétiens dans le monde, Jésus est aussi appelé Fils de Dieu. Mais les interprétations sur cette appellation peuvent diverger, car le Christ demeure toujours un mystère à rencontrer et à vivre.

Plusieurs évangiles

 Les évangiles ont été écrits entre le 1er et le 2ème siècle de notre ère, par quatre auteurs appelés Matthieu, Marc, Luc et Jean, appelés aussi les quatre évangélistes. Or, les recherches modernes révèlent que tous les auteurs sont en réalité anonymes, puisque c’est la tradition de l’Église primitive ancienne qui leur a attribué le nom d’un apôtre du Christ. C’était une condition pour pouvoir être intégré dans le canon que les auteurs soient des apôtres du Christ, mais aussi pour pouvoir mieux les identifier et leur donner toute autorité.

Ces évangiles sont liés aux premières communautés chrétiennes qui se sont formées après la mort et la résurrection du Christ. La diversité des quatre évangiles permet de déceler, dès les premiers temps du christianisme, une diversité d’interprétations et de réceptions, tout en gardant le message central commun de l’amour.

Dans le Nouveau Testament, les évangiles sont suivis par le Livre des Actes des Apôtres qui raconte des événements de l’Église naissante et des premières communautés. Les recherches historiques ont démontré que l’auteur de ce livre est très probablement le même que celui de l’évangile de Luc. (voir paragraphe sur l’évangile de Luc)

Langue des évangiles

Tous les évangiles ont été écrits en grec ancien de la koinè, qui était l’équivalent de l’anglais dans notre monte contemporain. C’était la langue la plus répandue dans le monde méditerranéen. Les disciples de Jésus parlaient araméen entre eux et avec lui, mais la langue littéraire des 1er et 2ème siècle était le grec pour une meilleure diffusion et réception des écrits.

Le défi de chaque siècle après la rédaction des évangiles réside précisément dans la traduction des textes. En effet, un mot en grec ancien possède souvent plusieurs nuances de traductions possibles. Cela permet d’une part, d’éviter le piège d’un sens fermé et figé une fois pour toute par une lecture littérale et d’autre part, cela permet d’enrichir notre interprétation et de goûter au mystère d’une Parole infinie et toujours à reprendre avec humilité.

Langue des évangiles

Les évangiles apocryphes

Les évangiles du Nouveau Testament sont au nombre de quatre. Dans l’ordre d’apparition dans une Bible : Matthieu, Marc, Luc et Jean. Ils ont été rassemblés dans le canon chrétien dès la fin du 4ème siècle de notre ère, aux côtés du Livre des Actes des Apôtres, ainsi que de nombreuses lettres, dont celles de Paul, Pierre, Jacques ou Jean avec le livre de l’Apocalypse. Tous ces livres constituent le Nouveau Testament.

Or, dès les débuts du christianisme, ou plutôt des premiers adeptes de la Voie du Christ au première siècle, après sa mort et l’expérience de sa résurrection, plusieurs mouvements et communautés vont se créer autour de diverses figures.

  • La famille de Jésus, à travers son frère Jacques, à Jérusalem
  • La figure de Pierre qui apparaît dans les évangiles, et qui est considéré par l’Église catholique romaine comme le fondateur, le premier apôtre sur lequel le Christ a bâti son église. (Évangile de Matthieu, chapitre 16, verset 18. « Eh bien, moi, je te le déclare, tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. La mort elle-même ne pourra rien contre elle. »)
  • La figure de Marie de Magdala ou Marie Madeleine
  • La figure de Jean, le disciple que Jésus aimait et qui semble très proche de Marie de Magdala
  • La figure de Paul, le plus grand missionnaire chrétien du premier siècle
  • La figure de Thomas ou Didyme, le jumeau, courant plus gnostique
  • Et combien d’autres dont nous avons probablement perdu les traces…
Les évangiles apocryphes
Noli me tangere, Giotto (c. 1266-1337); Fresque, Chapelle Scrovegni, Padoue, c. 1305.© Electa/Leemage

Ces diverses communautés vont également créer leur propre littérature, en mettant par écrit leur héritage spirituel et religieux, c’est-à-dire leur bien propre gardé des enseignements du Christ et leurs interprétations pour transmettre l’Évangile selon leur compréhension. Toutefois, l’Église chrétienne qui s’est constituée entre le 2ème et le 4ème siècle a décidé que ces écrits n’étaient pas authentiques et ne seraient donc pas sélectionnés dans le canon officiel. Le critère pour être canonisé était celui d’avoir la conviction qu’un écrit ait été rédigé par un apôtre du Christ ou une personne très proche. Ils ont donc été appelés « apocryphes » mais cela concerne également des écrits du Premier/Ancien Testament.

Apocryphe signifie littéralement caché, voilé ou secret, ce qui a souvent créé l’intérêt des médias et alimenté des théories complotistes contre l’Église catholique romaine, qui aurait soit disant voulu cacher ces écrits. Or, tous ces évangiles sont accessibles et en libre accès. Il s’agit également d’une littérature plus large, car on retrouve également des actes, des lettres ou des apocalypses.

Vidéo « Faut-il croire les Évangiles apocryphes » Rémi Gounelle, professeur d’Histoire de l’Antiquité chrétienne.

En outre, c’est grâce aux évangiles apocryphes par exemple, que la tradition chrétienne s’est aussi enrichie, quand bien même elle ne les a pas retenus dans son canon. Par exemple, le prénom des parents de Marie la mère de Jésus : Anne et Joachim. Ou encore le récit de l’âne et du bœuf dans la crèche de Noël, nous viennent de ces écrits. Au 21ème siècle, nous avons enfin l’occasion de découvrir des trésors spirituels contenus dans certaines de ces œuvres et l’occasion d’élargir notre compréhension des premiers temps de l’ère chrétienne.

Voici une liste non exhaustive des évangiles apocryphes les plus connus :

  • Évangile de Thomas (114 paroles de Jésus)
  • Évangile de Marie
  • Évangile de Judas
  • Évangile de Barnabé
  • Évangile arménien de l’Enfance (de Jésus)
  • Évangile selon Philippe
  • Évangile de Barthélémy
  • Évangile de Gamaliel
  • Évangile de Nicodème
  • Évangile de Pierre
  • …..

Vidéo : « Évangile de Thomas : vraies ou fausses révélations sur Jésus ? »  professeur d’Histoire de l’Antiquité chrétienne

Évangile selon Saint-Matthieu

Cet évangile de 28 chapitres est attribué à Matthieu que les églises catholiques romaines et orthodoxes considèrent comme un saint apôtre. On peut aussi bien dire Évangile selon Saint-Matthieu, qu’Évangile selon Matthieu qu’Évangile de Matthieu. Dans le Nouveau Testament, c’est le premier livre que l’on découvre en l’ouvrant.

Qui a écrit l’évangile de Matthieu ?

En réalité, on ne connaît pas véritablement le nom de l’auteur qui reste anonyme (jamais mentionné dans l’évangile), mais l’Église des premiers siècles a accordé à cet évangile un rôle prédominant, puisqu’elle l’attribue à un témoin oculaire du Christ, l’apôtre Matthieu un des premiers disciples de Jésus. C’était un juif, collecteur d’impôt, qui est mentionné dans les évangiles synoptiques, où il est aussi appelé Lévi. Mais en réalité le mystère demeure total. 

Quand a été écrit l’évangile de Matthieu ?

Les recherches historiques modernes estiment que cet évangile a été rédigé après la destruction du temple de Jérusalem entre l’an 80 et l’an 90 de notre ère. On constate donc qu’il existe un écart d’au moins une à deux générations entre la mort et la résurrection du Christ et la rédaction de l’évangile.

Durant ce temps, les premières communautés chrétiennes se sont certainement transmises les paroles et les enseignements de Jésus par voie orale comme c’était l’usage. Il paraît donc également peu probable que Matthieu aie lui-même pu écrire cet évangile, mais en le lui attribuant cela lui donnait une autorité et lui permettait d’être intégré au canon du Nouveau testament.

La communauté dans laquelle cet auteur était engagé, a certainement bénéficié d’une transmission orale qui constitue du bien littéraire propre ajouté. Cet évangile contient aussi de nombreuses similitudes avec l’évangile de Marc (le plus ancien) sur lequel l’auteur s’est certainement appuyé et a probablement été construit aussi à partir de la source Q (de l’allemand Quelle qui signifie source) et qui contiendrait les paroles originelles de Jésus, mais qui n’a jamais été retrouvée pour l’instant.

Carte Pays de Jésus

Où a été rédigé l’évangile de Matthieu ?

Il est très difficile pour les chercheurs de dire avec certitude où cet évangile a été rédigé, mais les analyses tendent à parler de la Syrie. Le public auquel s’adresse cet évangile est à la fois constitué de chrétiennes et de chrétiens d’origine juive mais s’adresse aussi à des païennes et des païens (non-juifs) intéressés ou adeptes de la voie du Christ.

En quelle langue a été écrit l’évangile de Matthieu ?

La langue utilisée est le grec ancien de la koinè. On y retrouve un style plus soigné que l’évangile de Marc. Sa terminologie rappelle fréquemment une forme d’expression juive ou sémite, puisque l’auteur est juif et que sa langue parlée était probablement l’hébreu. Il utilise aussi de préférence l’expression Royaume des cieux plutôt pas Royaume de Dieu pour éviter de prononcer le Nom de Dieu, selon le commandement de la Torah.

Structure de l’évangile de Matthieu

  1. Chapitres 1,1-4,11
    – Généalogie, annonce de l’ange à Joseph, naissance à Bethléem, mages venus d’Orient, massacre d’Hérode, fuite en Égypte
    – Jean-Baptiste, immersion/baptême de Jésus, tentations au désert
  2. Chapitres 4,12-13,58
    – Ministère en Galilée, prédication du royaume des cieux, guérisons
    – Sermon sur la montagne, les Béatitudes, l’amour des ennemis, la prière du Notre Père, à chaque jour suffit sa peine
    – Appel des disciples
  3. Chapitres 14-20
    – Activité dans les régions limitrophes de la Galilée
    – Paraboles, enseignements, miracles, guérisons
  4. Chapitres 21-28
    – Entrée à Jérusalem, passion, mort et résurrection
Lumière de Dieu

Théologie de Matthieu

L’auteur probablement juif de cet évangile écrit une à deux générations après la mort du Christ. Le contexte s’est donc profondément modifié et ne correspond plus à celui du vivant de Jésus et de ses disciples. Une guerre entre juifs et romains s’est engagée et a abouti à la destruction du Temple de Jérusalem. Le Judaïsme lui-même a connu une transformation profonde pour s’adapter à cette situation que reflète cet évangile à travers le débat entre pharisiens et adeptes du Christ.

La prédication de l’auteur de l’évangile de Matthieu s’adresse au monde entier, elle est universelle. Dans l’interprétation de la communauté matthéenne, Jésus a été envoyé à Israël et c’est pourquoi son enseignement et ses actions se sont limitées dans la région d’Israël. Mais le peuple juif l’a rejeté en le livrant aux romains, et par là-même a perdu le salut auquel les païennes et les païens ont part désormais aussi droit. La tentative de l’auteur est donc d’élargir la portée de l’Évangile à toutes et tous.

La théologie de Matthieu n’est pas légaliste. La promesse du salut, l’amour de Dieu précède l’exhortation à respecter les commandements de la Torah. La meilleure application de la justice se résume dans le commandement d’amour qui est lui-même précédé par cet Amour premier de Dieu. Pour l’auteur Matthieu, Jésus est le Messie annoncé par les Écritures de la Bible hébraïque et envoyé à son peuple pour le sauver et le libérer (spirituellement). Il est l’Emmanuel (= Dieu avec nous) et l’enseignant, le maître de Vie.

38the beatitudes

Texte des Béatitudes

C’est l’un des textes chrétiens les plus connus et les plus beaux de l’évangile de Matthieu au chapitre 5, versets 1 à 11. En voici une traduction contemporaine de la théologienne et pasteure Carolina Costa inspirée de celle d’André Chouraqui (célèbre écrivain) :

« A la vue de la foule, Jésus monte sur la montagne.
Il s’assied et ses apprentis disciples s’approchent de lui.
Il prend la parole et il enseigne :

« En marche vous qui reconnaissez avoir besoin d’autrui,
            car le Royaume du Ciel est à vous !

En marche vous qui pleurez,
            car vous serez réconfortés!

En marche vous qui êtes humbles,
            car vous recevrez la terre promise !

En marche vous qui avez faim et soif de justice,
            car vous ressentirez la plénitude!

En marche vous qui avez de la compassion pour autrui,
            car Dieu aura de la compassion pour vous!

En marche vous qui avez le cœur pur,
            car vous verrez Dieu !


En marche vous qui faites la Paix,
            car vous serez appelés filles et fils de Dieu !

En marche vous qu’on persécute à cause de la justice,
            car le Royaume du Ciel est à vous!

En marche si les gens vous insultent, vous persécutent
et disent faussement toute sorte de mal contre vous
parce que vous me faites confiance.

Réjouissez-vous, soyez heureuses et heureux,
car une grande récompense vous attend dans le Ciel.
C’est ainsi, en effet, qu’on a déjà persécuté les prophètes qui ont vécu avant vous. 

Vous êtes le sel de la terre.
Vous êtes la lumière de l’univers. »

L’auteur de l’évangile de Matthieu montre un Jésus qui met en lumière les commandements de l’Ancien/Premier Testament dans le Sermon sur la montagne. Ce discours offre des directives durables pour l’existence chrétienne dans le monde, même si l’être humain ne pourra jamais accomplir tout ce qu’on attend de lui, puisqu’il est par nature faillible et vulnérable. L’évangile de Matthieu cherche à renforcer la foi et la confiance des adeptes du Christ pour faire advenir le Royaume des cieux au-dedans de nous et à l’extérieur dans la société.

Les grands discours de l’évangile de Matthieu

Une particularité importante de l’évangile de Matthieu c’est d’avoir regroupé les enseignements de Jésus en cinq grands discours auquel on peut ajouter celui du Commandement d’Amour :

  1. Le discours (sermon) sur la montagne (chapitres 5 à 7)
  2. Le discours de mission – suivre le Christ (chapitre 10)
  3. Le discours en paraboles – parabole du semeur (chapitre 13)
  4. Le discours sur la vie communautaire – le plus grand dans le Royaume des cieux (chapitre 18)
  5. Le discours sur la fin des temps – comment veiller (chapitres 24 et 25)
  6. L’Amour comme le commandement le plus important (Chapitre 22)
Bible évangile de Matthieu

Évangile de Marc

Cet évangile de 14 chapitres est attribué à Marc que les églises catholiques romaines et orthodoxes considèrent comme un saint apôtre du Christ. On peut aussi bien dire Évangile selon Saint-Marc, qu’Évangile selon Marc ou qu’Évangile de Marc. Dans un Nouveau Testament, c’est le deuxième livre que l’on découvre en ouvrant juste après l’évangile de Matthieu. Il s’agit de l’évangile le plus ancien et le plus court du Nouveau Testament.

4.1 Qui a écrit l’évangile de Marc ?

En réalité, on ne connaît pas véritablement le nom de l’auteur qui reste anonyme. D’après une ancienne tradition de l’Église primitive, il faut remonter à Papias de Hiérapolis (2ème siècle) qui pense que l’auteur aurait été le secrétaire et l’interprète de Pierre à Rome et serait donc son témoin privilégié. Mais cela reste discuté dans les milieux académiques actuels. Cette idée de Papias demeure cependant très étonnante pour la recherche, puisque cela signifie que dès les premiers temps de l’Église constituée, Marc n’est jamais considéré comme un disciple direct ou un témoin oculaire du Christ et pourtant son évangile sera intégré dans le Canon.

Ce qui est certain c’est que l’auteur de Marc n’était pas juif, car il n’est ni familier de la géographie palestinienne, ni des coutumes juives. Il semble être plutôt un pagano-chrétien, c’est-à-dire un païen d’origine (adepte du culte polythéiste) devenu adepte du Christ.

4.2 Où a été écrit l’évangile de Marc ?

Comme soulevé ci-dessus, l’auteur n’a probablement pas écrit en Palestine. Les hypothèses tournent autour de Rome, de la Syrie ou d’Antioche. Il s’adresse vraisemblablement à une communauté pagano-chrétienne (qui pratiquait le culte polythéiste à l’origine puis qui s’est convertie à la Voie de Jésus) comme l’imagine les chercheuses et chercheurs modernes.

carte de Syrie

Quand a été écrit l’évangile de Marc ?

Les recherches historiques modernes estiment que cet évangile a été rédigé autour de l’an 70 de notre ère. On constate donc qu’il existe un écart d’au moins une génération entre la mort et la résurrection du Christ et la rédaction de cet évangile qui est le plus ancien. Durant ce temps, les premières communautés chrétiennes se sont certainement transmises les paroles et les enseignements de Jésus par voie orale comme c’était l’usage.

Cet évangile qui est le plus ancien et le plus court, contient aussi de nombreuses similitudes avec les évangiles de Matthieu et Luc. Ces derniers se sont certainement inspirés de son évangile en le complétant par leurs biens littéraires propres. 

En quelle langue a été écrit l’évangile de Marc ? 

La langue utilisée est le grec ancien de la koinè. En comparaison avec les autres évangiles, son grec est plus simple, basique et plus accessible que les autres.

Bible évangile de Marc

Structure de l’évangile de Marc

  1. Chapitres 1,14 – 8,26
    – Prédication de Jean-Baptiste, baptême de Jésus
    – Ministère de Jésus en Galilée, appel des disciples, guérisons, enseignements, paraboles, miracles
  2. Chapitres 8,27 – 10,52
    – Chemin de Galilée à Jérusalem
    – Guérisons, enseignements
  3. Chapitres 11,1-16,8
    – Entrée à Jérusalem, passion, mort et résurrection
    – Finale plus tardive (16, 9-20)

Théologie de l’évangile de Marc

L’auteur d’origine païenne de cet évangile écrit une génération après la mort du Christ. Le contexte s’est donc profondément modifié et ne correspond plus à celui du vivant de Jésus et de ses disciples. Une guerre entre juifs et romains s’est engagée et a abouti à la destruction du Temple de Jérusalem. Le Judaïsme lui-même a connu une transformation profonde pour s’adapter à cette situation.

La prédication de l’auteur de l’évangile de Marc s’adresse principalement aux personnes qui ne sont pas d’origine juive afin de les éveiller à la voie du Christ et de susciter leur adhésion. L’auteur utilise un processus appelé par les chercheuses et chercheurs modernes : le secret messianique. En effet, Jésus dévoile peu à peu au fil de la narration, qui Il est, à savoir le Fils de l’Homme (Humain) Messie (Christ), le libérateur, le sauveur du monde. Il se dévoile devant ses apprentis disciples, puis devant le Conseil Supérieur de Jérusalem et enfin face au monde au pied de la croix.

Une particularité de cet évangile est la théorie de la finale courte ou longue de Marc. En effet, les chercheuses et chercheurs ont démontré que la finale longue du Chapitre 16, est un ajout postérieur, ce qui signifie que l’évangile se termine sur la découverte du tombeau vide et sur les paroles des femmes « elles ne dirent rien à personne car elles avaient peur. » Cela peut suggérer aussi que l’expérience de la résurrection vécue par ces femmes demeure un mystère qui ne peut se comprendre qu’en relisant tout l’évangile avec ce regard particulier qui sait que derrière l’apparence du Christ se cache un mystère profond à dévoiler encore et encore.

L’auteur de Marc voit en Jésus un homme comme les autres que Dieu choisit pour une mission particulière et qu’il reconnaît comme « Son fils bien aimé qu’Il a choisi et en qui Il a mis toute sa joie » (Marc 1, 11). Un accent est mis sur le récit de la passion avec les souffrances du Christ qui expérimente comme tout humain la solitude, l’abandon, la peur, le doute, la trahison, la calomnie, la violence puis la mort. Sur la croix il crie son désespoir avec le Psaume 22 « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

La courone du christe

Pour l’auteur de Marc, on ne peut comprendre qui est le Christ, si on ne passe pas par l’expérience de la croix. Celle qui nous mène vers la découverte d’un Dieu souffrant à nos côtés. Celle de la voie suprême de l’Amour qui se donne, qui surmonte tout, embrasse tout et qui ne peut faire l’économie de faire face au mal mais qui l’engloutit. Car la Bonne nouvelle, l’Évangile du Christ est cette annonce que Dieu se fait proche par le Christ pour nous annoncer que rien ne peut jamais nous séparer de cet Amour donné. Que cet Amour est universel et à la portée de chaque être humain sans conditions et que c’est la Voie suprême à la suite de Jésus.

Malgré la peur des femmes au tombeau, ces premières témoins de cette Vie nouvelle et de cet Amour éternel, ont appelées à garder confiance envers et contre tout. « N’ayez pas peur ». Ce message va se propager durant des siècles grâce à elles, et est arrivé jusqu’à nous, portant des millions de femmes et d’hommes dans un chemin d’espérance et de découverte d’un Dieu de tout Amour.

Évangile selon Saint-Luc

Cet évangile de 24 chapitres est attribué à Luc que les églises catholiques romaines et orthodoxes considèrent comme un saint apôtre du Christ. On peut aussi bien dire Évangile selon Saint-Luc, qu’Évangile selon Luc ou qu’Évangile de Luc. Dans un Nouveau Testament, c’est le troisième livre que l’on découvre après les évangiles de Matthieu puis de Marc.


Qui a écrit l’évangile de Luc

En réalité, on ne connaît pas véritablement le nom de l’auteur qui reste anonyme et dont rien n’est mentionné explicitement dans l’évangile. D’après une ancienne tradition de l’Église primitive, (Irénée de Lyon vers la fin du 2ème siècle), l’auteur aurait été identifié à un certain Luc qui aurait été le médecin et compagnon de l’apôtre missionnaire Paul dans les années 50, mais cela reste très discuté dans la recherche moderne.

Les recherches historiques montrent (par un travail approfondi sur le vocabulaire, le style et l’orientation globale), que cet évangile ainsi que le Livre des Actes des apôtres du Nouveau Testament sont étroitement liés. A tel point, que l’auteur semble être le même et on parle alors « d’œuvre lucanienne ». Il s’agit certainement d’un homme grec chrétien lettré et donc cultivé.

Où a été écrit l’évangile de Luc

Luc écrit avec l’intention littéraire d’inscrire le Christ dans l’histoire mondiale de son époque, comme on peut le lire au tout début de son récit au Chapitre 1, versets 1 à 4 : 

« Plusieurs personnes ont entrepris d’écrire le récit des événements qui se sont passés parmi nous. Elles ont rapporté les faits tels que nous les ont racontés celles et ceux qui les ont vus dès le commencement et qui ont été chargés d’annoncer la Parole de Dieu.

C’est pourquoi, à mon tour, je me suis renseigné exactement sur tout ce qui est arrivé depuis le début ; et il m’a semblé bon, très cher Théophile, d’en écrire pour toi le récit suivi.

Je le fais pour que tu puisses reconnaître la solidité des enseignements que tu as reçus. » 

Plusieurs hypothèses existent car il est impossible de savoir avec exactitude le lieu, mais certaines personnes imaginent que cela pourrait bien être Rome.

Carnet de voyage

Quand a été écrit l’évangile de Luc ?

Les recherches historiques modernes estiment que cet évangile a été rédigé après la destruction du temple de Jérusalem entre l’an 80 et l’an 100 de notre ère. On constate donc qu’il existe un écart d’au moins une voir deux générations entre la mort et la résurrection du Christ et la rédaction de l’évangile. Durant ce temps, les premières communautés chrétiennes se sont certainement transmises les paroles et les enseignements de Jésus par voie orale comme c’était l’usage et qui constitue du bien littéraire propre ajouté.

Cet évangile contient aussi de nombreuses similitudes avec l’évangile de Marc (le plus ancien) sur lequel l’auteur s’est certainement appuyé. Il connaissait peut-être aussi celui de Matthieu et a probablement été construit aussi à partir de la source Q (de l’allemand Quelle qui signifie source) et qui contiendrait les paroles originelles de Jésus, mais qui n’a jamais été retrouvée pour l’instant. 

En quelle langue a été écrit l’évangile de Luc ? 

La langue utilisée est le grec ancien de la koinè. En comparaison avec les autres évangiles, son grec est beaucoup plus maîtrisé et plus riche. L’auteur est un homme lettré et cultivé qui connaît très bien la littérature de son temps, les œuvres rhétoriques et historiographiques du monde gréco-romain.

Il connaît également très bien les écrits bibliques de la tradition juive qu’il tente de rattacher à l’Église primitive tentant de montrer que celle-ci s’inscrit dans la continuité. Le public auquel s’adresse Luc est hellénistique (grec) et il souhaite leur expliquer le sens de certains mots et coutumes juives afin de leur donner les outils pour comprendre pleinement que Jésus est Christ le sauveur de l’humanité.

Structure de l’évangile de Luc 

  1. Chapitres 1,1-2,51
    – Préface, Zakarie et Elisabeth, annonciation à Marie, naissance de Jean, naissance de Jésus avec les bergers
    – Circoncision de Jésus, Siméon, Anne la prophétesse, Jésus au Temple à 12 ans
    – Prédication de Jean Baptiste, baptême de Jésus, généalogie, épreuves et tentation au désert
  2. Chapitres 4,14-9,50
    – Début du ministère de Jésus en Galilée
    – Guérisons, appel des disciples, enseignements, amour des ennemis, femmes disciples, mission des Zouze, identité de Jésus
  3. Chapitres 9,51-19,28
    – Montée vers Jérusalem, annonces de sa mort et de sa résurrection
    – Marthe et Marie, enseignements, la prière du Notre Père, sabbat, être le dernier, paraboles, Zachée, parabole du fils prodigue
  4. Chapitres 19,29-24,53
    – Entrée à Jérusalem, passion, mort et résurrection, récits d’apparition (Emmaüs)
le-retour-du-fils-prodigue
Tableau de Rembrant « Le fils prodigue »

Théologie de l’évangile de Luc

L’auteur d’origine grecque de cet évangile écrit une voir deux générations après la mort du Christ. Le contexte s’est donc profondément modifié et ne correspond plus à celui du vivant de Jésus et de ses disciples. Une guerre entre juifs et romains s’est engagée et a abouti à la destruction du Temple de Jérusalem. Le Judaïsme lui-même a connu une transformation profonde pour s’adapter à cette situation.

La prédication de l’auteur de l’évangile de Luc tente de faire accepter pleinement l’histoire du Christ et de ses premiers adeptes en l’insérant dans l’histoire du peuple juif et de son attente messianique. Il insiste donc beaucoup sur les notions de « promesses » dans l’Ancien/Premier Testament et de leur « accomplissement » en Jésus et dans la naissance de l’Église des premiers temps.

Luc est aussi l’évangile des femmes car l’auteur révèle que Jésus leur accordait une place très importante autour de lui. Elles avaient pleinement la possibilité de le suivre, de devenir des femmes disciples, de bénéficier de son enseignement comme le révèle le récit propre à Luc de Marthe et Marie (chapitre 10). C’est aussi dans cet évangile que nous découvrons Anne, une femme prophétesse au Temple de Jérusalem (chapitre 2, verset 36). Ce sont encore des femmes (Marie-Madeleine, Jeanne, Marie la mère de Jacques, et d’autres), comme dans tous les évangiles, qui sont les premières témoins de la résurrection du Christ.

L’auteur Luc souhaite transmettre l’Évangile, la Bonne nouvelle de l’Amour de Dieu, celui d’Abraham et de Moïse au monde entier. Jésus est le Christ, celui qui révèle et incarne cet Amour pour le donner à toutes celles et ceux qui en ont besoin, aux plus faibles et aux plus méprisés. Il est celui qu’annonçait les prophètes, le libérateur, le sauveur de toutes et tous, riches et pauvres, femmes et hommes, enfants et vieux.

Pour Luc, Dieu est ce Père qui retrouve son fils perdu (chapitre 15) et qui ne lui demande rien à son retour, mais qui, pris aux entrailles, court vers lui pour le prendre dans ses bras de toute sa compassion, l’entourer de son Amour et lui rappeler combien il est aimé quoi qu’il fasse. Dieu se vit dans l’Amour qu’on montre à son prochain sans se soucier de son origine, de son statut social, de sa religion (parabole du bon samaritain). Luc nous révèle un Christ qui donne sa vie pour montrer l’Amour inconditionnel et infini de Dieu pour chacun.e d’entre nous.

La Bible parole de Dieu

Évangile de Jean

Cet évangile de 21 chapitres est attribué à Jean que les églises catholiques romaines et orthodoxes considèrent comme un saint apôtre du Christ. On peut aussi bien dire Évangile selon Saint-Jean, qu’Évangile selon Jean ou qu’Évangile de Jean. Dans un Nouveau Testament, c’est le dernier évangile que l’on découvre après les évangiles de Matthieu, Marc et Luc.

Qui a écrit l’évangile de Jean ?

D’après la tradition de l’Église primitive ancienne (selon Irénée en 180), l’auteur serait un témoin oculaire, l’un des deux fils de Zébédée, disciple direct de Jésus. Or, comme pour les autres évangiles, rien n’est dit dans l’évangile. Il s’agit une fois de plus d’asseoir la crédibilité et l’autorité de cet évangile en l’attribuant à un apôtre du Christ afin de l’intégrer dans le canon.

En réalité, on ne connaît pas le nom de l’auteur qui reste anonyme excepté une suggestion à la fin de l’évangile, au chapitre 21, verset 24, où l’auteur évoque Jean, comme « le disciple bien-aimé ». Ce dernier serait la figure du disciple par excellence qui aurait tout intégré et compris de l’enseignement du Maître, du Christ. Certains chercheurs évoquent l’idée d’une « école johannique » qui aurait travaillé du bien propre littéraire qu’on ne retrouve pas dans les autres évangiles synoptiques et qui serait également à l’origine des lettres de Jean.

Où a été écrit l’évangile de Jean ?

Il est très difficile de dire avec certitude où tous les évangiles ont pu être rédigés, mais les hypothèses actuelles pour Jean tournent autour d’Éphèse ou de la Syrie. Il s’adresse vraisemblablement à une communauté de personnes chrétiennes issues du Judaïsme. L’auteur de Jean est familier des traditions juives, et au courant de données géographiques et historiques relatives aux Samaritains et à Jérusalem.

Quand a été écrit l’évangile de Jean ?

Les recherches historiques modernes estiment que cet évangile a été rédigé autour entre l’an 80 et 100 de notre ère. On constate donc qu’il existe un écart d’au moins une à deux générations entre la mort et la résurrection du Christ et la rédaction de l’évangile. Durant ce temps, les premières communautés chrétiennes se sont transmises les paroles et les enseignements de Jésus par voie orale comme c’était l’usage et diverses « écoles » ou courants existaient alors.

L’évangile de Jean contient de nombreuses similitudes avec les évangiles synoptiques, tout en étant très particulier à différents niveaux. Le scénario comporte de notables différences, ainsi que le langage et la conception théologique. Cet évangile semble très influencé par le courant gnostique, aux accents plus intérieurs et spirituels. Il intègre de nombreux biens littéraires propres, inconnus des autres évangiles. Il permet de montrer à quel point les courants étaient diversifiés après la mort du Christ et qu’il existe donc plusieurs interprétations et voies pour mettre en pratique son enseignement.

En quelle langue a été écrit l’évangile de Jean ?

La langue utilisée est le grec ancien de la koinè. Mais cet évangile est fortement teinté de sémitismes montrant une influence forte du Judaïsme de l’auteur.

Évangile de Jean

Structure de l’évangile de Jean

  1. Chapitres 1,1-18 – 12            
    – Prologue (Verbe s’est fait chair), prédication de Jean-Baptiste
    – Appel des disciples, activité publique de Jésus
    – Noces de Cana, Nicodème, Samaritaine, guérison, miracles, famille de Jésus,
    femme adultère, bon berger, mort et résurrection de Lazare,
  2. Chapitre 13 à 21
    – Discours d’adieux, lavement des pieds, commandement nouveau, Je suis le  chemin, la vérité, la vie,
    – Passion, mort et résurrection de Jésus, appendice récits d’apparitions à Marie  de Madgala, Thomas

Théologie de l’évangile de Jean

Le projet de l’auteur de l’évangile de Jean est annoncé dès le prologue : annoncer comment la Parole de Dieu s’est faite chaire. Comment ce Dieu tout autre a marché sur la terre pour nous dire que Dieu est chemin, vérité, vie, amour. Pour nous révéler une voie qui conduit à la Source, au Père originel en qui tout est Un, en passant par le Christ.  

Le Christ de Jean révèle que suivre la voie vers Dieu, n’est plus lié à un Temple en particulier, à une montagne, ni même à une tradition religieuse particulière mais « en souffle/esprit et en vérité ». C’est faire l’expérience de Dieu, de Son éternité dans sa vie terrestre. Jésus enseigne que celui ou celle qui met en pratique ses paroles d’Amour ne connaîtra pas la mort. C’est découvrir qui nous sommes, des êtres divinement humains.

Les auteurs de l’école johannique sont les mêmes qui écriront dans la première lettre de Jean « Quiconque aime est enfant de Dieu et connaît Dieu. » (1 Jean 4). La communauté à laquelle s’adresse l’auteur de l’évangile de Jean est déjà entrée dans une démarche d’adhésion au Christ et lui transmet une pratique : l’amour. Aimer, c’est découvrir et expérimenter dans sa chair, qu’il n’y a pas de lumière sans obscurité, de vérité sans mensonges, d’en-haut sans en-bas, de dedans sans dehors, mais que tout, absolument tout, est contenu dans l’Amour de Dieu. Oui, « tout est accompli » ou « tout est complet » sur la croix, malgré les apparences.

Différences et similitudes de l’évangile de Jean avec les évangiles synoptiques

Différences :                          
– commencement avec le Prologue (hymne)
– pas de récit du baptême de Jésus
– appel des premiers disciples (disciples de Jean qui voient tout de suite en Jésus le Messie, le Maître)
– commence très tôt avec le premier signe lors des noces de Cana
– Jésus se rend plusieurs fois à Jérusalem durant sa vie
– Jésus n’utilise jamais le langage des paraboles
– le discours sur le Royaume de Dieu ne joue pratiquement aucun rôle
– guérison mais pas d’exorcismes
– lavement des pieds et pas de cène (repas)
– interrogatoire de Jésus par le Grand Prêtre Hanne
– discussion avec Ponce Pilate beaucoup plus développée
– crucifixion avec la présence de la mère de Jésus et du disciple bien-aimé Jean
– constat de la mort de Jésus par le centurion romain
– chapitres 15-17 pas d’équivalent
– datation différente de la crucifixion
– dans le récit de la Passion, Jésus semble dominer la situation plus que d’en être  victime, il est celui qui a la capacité totale de dire oui à tout.
– Jésus porte sa croix lui-même
– pas de signes cosmiques à la croix
– le récit de l’apparition à Marie de Magdala est le plus ancien de tous les évangiles

Similitudes :
–  entrée en scène de Jean le Baptiste, témoignage sur Jésus
– l’action contre les marchands du Temple mais au début de l’évangile et pas dans la Passion
– miracle de la multiplication du pain et des poissons
– miracle de sa marche sur l’eau

Auteure Carolina Costa
© Editions Atalahalta

Carolina Costa

Tu veux découvrir un Christianisme ouvert et progressiste ?

Carolina Costa

Tu veux découvrir un Christianisme ouvert et progressiste?

Salut, je m’appelle Carolina Costa. Je suis pasteure et théologienne. Je suis décidée à te faire découvrir l’Amour inconditionnel transmis par Jésus-Christ.