Aujourd’hui, j’aimerai vous parler DE L’HOMOSEXUALITÉ ET SES ALLIE.E.S
COMPRENDRE LE CHRISTIANISME
LE PROTESTANTISME
QUE SIGNIFIE être chrétienne ou chrétien ?
COUPLE MIXTE – Puis-je me MARIER avec un Non Chrétien ?
UNITÉ CHRÉTIENNE ensemble?
BIBLE ET SEXUALITÉ
RELATION AVEC UNE FEMME MARIÉE – Péché ou Bénédiction ?
HOMOSEXUELS le PAPE dit « OUI » POURQUOI ?
Dialogue entre CHRÉTIEN ET ISLAM ?
C’EST QUOI UNE SOCIÉTÉ INCLUSIVE ?
SPIRITUALITÉ ET / OU RELIGION ?
QUELLE ÉGLISE CHOISIR ?
Homosexualité LGBTIQA+ un don de Dieu
L’Église aime-t-elle les homosexuels ?
Si on parle d’Église, on est obligé de se poser la question : mais c’est quoi l’Église ? L’Église est faite de toutes sortes d’Églises ; on parle de différentes dénominations qui leur donnent à toutes des couleurs différentes, un peu comme un arc-en-ciel. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’elles soient toutes inclusives avec les personnes LGBTIQA+.
Église et homosexualité
Il faut souvent distinguer la position officielle d’une Église, comme celle de l’Église catholique romaine, et la position de ses membres. Tu peux trouver des prêtres ou des laïcs catholiques très ouverts et d’autres très conservateurs. Pareil dans les Églises évangéliques. Avouons toutefois que les Églises évangéliques ont de la peine à accepter l’idée que Dieu ait créé les personnes homosensibles avec cette orientation sexuelle et qu’Il les aime comme cela. De ce fait, elles s’obstinent à prier pour changer leur orientation affective et peinent à réaliser que ces prières sont inutiles, pire : elles contribuent à augmenter un sentiment de mal-être chez ces personnes, leur demandant de changer quelque chose qu’elles ne peuvent tout simplement pas changer !
Ton problème, c’est peut-être « Comment savoir vers qui me tourner ? » Souvent on a de la peine à connaître la position de quelqu’un tant qu’on n’a pas tâté le terrain avec lui ou elle, au risque d’être mal reçu. Donc comment faire pour ne pas se mettre en danger ?
Actuellement, c’est l’Église catholique chrétienne (et pas romaine !), l’Église réformée, l’Église luthérienne et l’Église anglicane qui sont les plus ouvertes à l’accueil des personnes LGBTIQA+.
Le plus simple pour toi est de t’adresser par exemple à un groupe comme « David et Jonathan » ou « La communauté de Béthanie » en France, ou en Suisse auprès de la communauté jeunes adultes « Le LAB » dans le canton de Genève, le groupe « A bras ouverts » dans le canton de Vaud, ou au « Groupe Arc-en-Ciel » dans le canton de Neuchâtel. Ces différents groupes et d’autres peuvent t’accueillir, mais aussi te donner des adresses pour que tu puisses vivre ta foi dans un lieu sécure, où tu ne seras pas jugé.e pour ton orientation sexuelle et affective.
Religion et sexualité
Par le passé, la religion était étroitement liée à l’État. L’État utilisait l’Église pour contrôler sa population en matière de sexualité, de procréation, de couple et de famille. L’Église était honorée de cette position d’autorité, donc elle jouait le jeu. C’est la raison pour laquelle l’Église était aussi très moralisatrice.
Pourtant, l’Église fait fausse route quand elle se positionne comme celle qui doit donner les règles en matière de morale. Certes, cela peut sembler rassurant, mais ce n’est pas son rôle. Elle a un rôle spirituel avant tout. Nos actes, notre sexualité, notre amour devraient découler de notre foi et être entièrement empreints de notre relation avec Dieu.
Lorsque certaines Églises – pas l’Église réformée, ni luthérienne… – laissent entendre que ma sexualité doit se conformer à des normes précises pour que je puisse faire partie de ces communautés, elles me détournent en réalité aussi de ma relation à Dieu. Elles risquent de m’étouffer dans un cadre déshumanisant et surtout, elles risquent de m’éloigner de Dieu, me laissant entendre que je ne suis pas dans le « plan de Dieu ». Par cette attitude, elles me font « rater la cible » de ma vie, mon projet de vie étant d’être en lien avec Dieu et non avec le péché.
La sexualité selon la bible
La Bible n’est pas un livre de morale sexuelle. Lorsque le livre du Lévitique par exemple – souvent brandit dans ces discours – exprime des normes en matière de sexualité, c’est parce qu’on avait besoin à cette époque de bien délimiter le pur de l’impur en matière rituelle. Il fallait faire des sacrifices pour se purifier, ne pas manger de porc, ni de fruits de mer, etc. Or, Jésus est venu instaurer une nouvelle alliance en nous offrant la vie en mourant d’amour à la Croix. Il met fin à cette distinction entre le pur et l’impur, entre celles et ceux qui seraient « dedans » ou « dehors ». En Christ tout est unifié, nous sommes Un dans son Amour.
Si tu lis dans la Bible le Livre des Actes au chapitre 10, tu comprendras qu’au travers de l’expérience extatique de Pierre par exemple, Dieu met fin pour la première Église – et donc pour nous aussi – à cette distinction entre le pur et l’impur. Pierre témoigne de sa découverte : « Dieu m’a montré que je ne devais considérer personne comme impur ou indigne d’être fréquenté » (Actes 10, 28).
La question n’est donc pas « qu’est-ce que j’ai le droit de faire en matière de sexualité ? », mais « comment est-ce que j’aime ? ». Je ne peux aimer si mon amour est intéressé, si je ne respecte pas les besoins de l’autre, si j’abuse de sa confiance, si je n’écoute que moi, etc.
Le sexe et Dieu
Lorsqu’Adam et Eve ont mangé le fruit défendu dans le récit biblique, est-ce qu’ils ont commis un péché d’ordre sexuel ? C’est longtemps ainsi qu’on a interprété ce verset, ce qui a amené la suspicion comme quoi la sexualité serait sale et que seule la sexualité dans le but de la procréation serait acceptable. En fait, nous croyons que c’est une mauvaise interprétation de la Bible.
Le fruit défendu est celui qui donne la connaissance du Bien et du Mal. Rien à voir avec le sexe ! L’erreur d’Adam et Ève était de vouloir savoir ce qui est bien ou mal indépendamment du lien avec Dieu. Ce péché, l’Église le commet précisément lorsqu’elle édicte des règles de conduite en matière sexuelle, nous mettant en lien avec la règle plutôt qu’en lien avec Dieu.
Jésus a justement abrogé la multitude de règles de l’Ancienne Alliance en instaurant un critère en fait plus exigeant : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ce que tu es, et ton prochain comme toi-même » (Marc 12,30) Jésus ajoute : « Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là !. Chacune et chacun devrait donc être en recherche d’abord d’aimer Dieu et de se laisser aimer par Lui. C’est cet Amour qui m’aide à vivre en amour avec moi-même, avec mon prochain, mon premier prochain étant mon conjoint, avec qui je vis l’amour non seulement au niveau affectif, mais aussi sexuel.
L’importance des alliés de la communauté LGBTIQ+
Si tu es une personne convaincue que Dieu aime inconditionnellement les personnes LGBTIQA+ et que tu as envie de les soutenir, c’est très précieux. En effet, c’est grâce à ton soutien que ces personnes pourront être toujours mieux acceptées et accueillies. En effet, sans ton aide, elles risquent de se retrouver comme dans un ghetto. L’avantage du ghetto est qu’elles se soutiennent entre elles, mais le risque est que les personnes hétérosexuelles ne les comprennent pas. Les personnes alliées ont donc le rôle de pont entre ces deux mondes c’est cela le sens même de l’inclusivité.
Lorsque les personnes alliées expliquent les besoins des personnes LGBTIQA+, leur voix est généralement accueillie avec bienveillance par les personnes qui ne sont pas touchées personnellement par cette problématique. Il est donc essentiel que les milieux LGBTIQA+ soignent leur relation avec les personnes alliées.
Du côté des personnes alliées, il est important aussi qu’elles soignent leur posture. J’ai connu certaines personnes qui pensaient parfois mieux savoir que les personnes directement concernées. Cela, comme tu peux le comprendre et l’imaginer, a parfois posé problème.
En tant que personne alliée, c’est important que tu sois dans l’écoute et la bienveillance, sachant que tu ne comprends peut-être pas tout. Chaque personne homosensible, transgenre ou cisgenre vit une situation et une réalité spécifiques, que tu as à découvrir et qui élargira tes horizons. Souviens-toi qu’il n’y a pas de place pour les affirmations à l’emporte-pièce, ce qui est valable pour l’un.e, n’étant pas toujours valable pour l’autre.
Nicole Rochat d’après la vidéo de Carolina Costa
Pasteure, thérapeute de couple et sexologue
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Accessible pour une durée limitée:
Carolina Costa
Je suis théologienne, formée à l’Université de Genève, à la faculté autonome de Théologie Protestante (master UNIGE).
J’y ai acquis des compétences historico-critiques et appris le grec et l’hébreu, ce qui me permet de pratiquer mes propres traductions plus contemporaines et accessibles.
J’incarne une théologie réformée progressiste, inclusive, existentielle et joyeuse, en me servant de différents supports comme la vidéo, pour déployer mon énergie et l’Amour contagieux du Christ.
J’écris des livres sur les grandes étapes de la vie et je diffuse chaque semaine des vidéos brèves sur la foi sur les réseaux sociaux.